Les grandes familles by Maurice Druon

Les grandes familles by Maurice Druon

Auteur:Maurice Druon [Druon, Maurice]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Romance, Fiction, General
Éditeur: Plon
Publié: 2011-12-28T18:47:50+00:00


Venez tout de suite, professeur ! Olivier... mon mari... Je vous en supplie, tout de suite, criait la voix affolée d'Isabelle.

Il arriva, dans un appartement bouleversé, pour trouver Olivier Meignerais le profil enfoncé dans un oreiller sanglant, le globe oculaire révulsé. Des filets de sang pas encore caillé

descendaient de ses narines et de ses lèvres. Lartois ne put que constater le décès.

Isabelle, effondrée dans un fauteuil, avec du sang dans les cheveux, et sur le cou, et sur le haut de sa chemise, était secouée d'une crise de nerfs et hurlait :

-C' est horrible ! C'est horrible !... Jamais, jamais...

Sur moi, il était sur moi ! Et ce sang, tout à coup ! Jamais...

Et il me serrait, avec une force, c'est horrible ! Il m'étouffait

! Je ne pouvais pas me dégager. J'ai d˚ appeler les domestiques !

C'est horrible

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-Allons, calmez-vous, mon petit, dit Lartois durement. -

Jamais ! Jamais ! continua-t-elle. Et cette force !... Jamais Lartois l'obligea à se lever, la conduisit à la salle de bains et, d'une éponge, il essuya lui-même le sang dont elle était couverte.

- Eh bien, c'est du beau travail ! dit-il.

C'est ma faute, hein professeur ? C'est ma faute ? Oh Jamais, jamais !

Votre faute... Votre faute... enfin, c'est surtout la sienne, répondit Lartois. Au fond, il a eu une assez belle mort. Je me demande si ce n'est pas comme cela que je préférerais finir... Là, ça fait du bien l'eau fraîche, n'est-ce pas ? O˘ est votre pharmacie ?

Elle eut un geste vague.

O˘ est rangée la pharmacie ? répéta-t-il en s'adressant à la femme de chambre qui suivait pas à pas, terrorisée.

Celle-ci ouvrit une petite armoire blanche accrochée au mur.

Lartois chercha parmi les flacons, trouva d'abord une boite sans étiquette contenant de petites granules blanch‚tres. Il en écrasa une entre ses doigts, la flaira, et dit en reposant la boîte

Oui, c'est bien sa faute. C'est idiot d'employer des saletés pareilles.

Puis il prit un tube de soporifique, fit avaler deux comprimés à Isabelle, et par prudence mit le tube dans sa poche, après s'être assuré que la pharmacie ne contenait pas d'autre toxique.

Isabelle sanglotait, hoquetait.

Mais qu'est-ce que je vais faire ? Mais qu'est-ce que je vais devenir ? gémissait-elle. C'est horrible.

Vous allez d'abord vous coucher, dit Lartois. qu'on vous donne une infusion très chaude, et puis votre femme de chambre va rester auprès de vous. Et je repasserai vous voir, demain matin.



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